Le programme RegenConnect de Cargill arrive en France. Ce contrat de partenariat permet de valoriser financièrement la transition vers l’agriculture de conservation des sols, participer à la valorisation des pratiques agricoles durables et à l’amélioration des accès aux marchés pour les agriculteurs.
En tant que coopérative agricole, Agora accompagne ses adhérents dans la collecte et la valorisation de leurs productions, dans la formalisation des données de leurs exploitations et dans leurs pratiques agronomiques. Aujourd’hui, à travers un axe stratégique agroécologie ambitieux, la coopérative s’intéresse aux marchés proposant une valorisation économique pour récompenser les agriculteurs qui engagent la transition. Ces orientations marchés offrent l’opportunité d’engager et d’accélérer la transition des pratiques agricoles pour demeurer résilient sur le long terme. Ainsi, avec l’objectif de proposer une offre pour chaque profil d’agriculteur, la coopérative a identifié la démarche RegenConnect comme intéressante pour ses adhérents qui s’engagent vers l’agriculture de conservation des sols au moment de leur engagement dans le programme.
C’est dans ce contexte qu’Agora, au travers d’un partenariat avec Cargill, propose une rémunération sur le marché du carbone volontaire pour les agriculteurs qui augmentent la séquestration du carbone dans leur système de cultures. Les pratiques agricoles étant le début de la chaîne, le programme permet globalement de diminuer les émissions sur la chaîne d’approvisionnements des produits.
Ce dispositif est volontairement conçu pour être simple de compréhension et de mise en œuvre. Il récompense, par exemple, un changement de pratique habituellement basique et réglementaire de gestion des couverts végétaux vers des couverts implantés plus longtemps et diversifiés. Ou encore, il valorise la réduction du travail du sol en passant d’un labour conventionnel à un système de réduction ou de non-labour.
De ce fait, le programme RegenConnect récompense les grands principes et fondamentaux de l’agriculture de conservation des sols (ACS) et s’inscrit dans la continuité des travaux d’Agora avec notamment les groupes d’agriculteurs membres des AGROclub ACS. L’agriculteur peut être libre d’engager toute ou partie de son exploitation et d’engager six cultures différentes sur 3 ans : orge d’hiver, tournesol, blé, maïs, colza, orge de printemps. Sur ces trois années, l’amélioration de la séquestration de carbone entre nouvelles pratiques et pratiques historiques est mesurée et génère une valorisation économique.
Aujourd’hui, dans le cadre d’un projet pilote, 22 exploitations sont engagées avec Agora dans le cadre du programme Regen Connect de Cargill pour une surface 2300 hectares (Ha). D’après les calculs prévisionnels, cet engagement dans la transition permettrait de séquestrer environ 1teqCO2/ha/an en moyenne, toutes cultures confondues. Sachant qu’un blé cultivé en système conventionnel émet en moyenne 3 teqCO2/Ha/an. Un exemple de démarche qui crée des synergies entre l’agronomie et les filières et entre tous les acteurs de la chaîne alimentaire, du producteur au client.
J’ai commencé ma transition vers l’agriculture de conservation il y a 6 ans. Petit à petit, je fais évoluer mes pratiques vers moins de travail du sol. Le technicien de ma coopérative m’a proposé la démarche et j’ai décidé d’engager une partie de mon exploitation dans le programme RegenConnect. J’y ai vu une réelle opportunité d’avoir un appui financier pour les pratiques agronomiques que je mets en place. L’engagement dans le programme concrétise et valorise ma transition. Tandis qu’en parallèle les AGROclub ACS me motivent et me rassurent pour aller plus loin dans mon changement de pratiques. J’envisage aujourd’hui de faire des betteraves en non-labour par exemple.
Eric Objois, adhérent Agora à Duvy.